L’Encromancie

Par Melmothia

« Je précise pour ceux qui ne sont pas manuels qu’au pliage la tache est à l’intérieur. On vérifie en regardant ses mains (si elles sont pleines d’encre, c’est que vous vous êtes trompés…) », Jean Luc Lanez.

L’encromancie est l’une des rares techniques divinatoires que l’on peut dater précisément puisqu’elle est née de la créativité d’une voyante du XXe siècle ; on ne va donc pas s’en priver, non que retracer sa genèse apporte quelque chose à la pratique, mais parce qu’il est exceptionnel de pouvoir s’offrir le luxe d’un historique indiscutable.

Concrètement, le principe est le même que pour bon nombre de supports : La première phase est dévolue au hasard, on projette de l’encre sur une feuille qu’on replie pour qu’elle nous fasse de jolis dessins. Dans un second temps, l’interprétation est soit laissée à la « libre intuition » du voyant, soit des tables se proposent gentiment de décoder la prédiction pour vous. Je vous dirai plus bas tout le bien que je pense de cette deuxième option…

I had a dream…

Luce Vidi, de son vrai prénom Angèle, incarne très proprement le stéréotype de la voyante du début du XXe : Elle habite un appartement à la décoration pittoresque dans le quartier de l’Etoile, excelle dans la chiromancie et se coiffe d’un turban rose. Son quotidien consiste à fréquenter le tout Paris et recevoir des princesses dans son salon tandis que la presse se fait écho de ses exploits.

« J’ai rêvé que je faisais treize taches d’encre sur une feuille de papier, raconte-elle un soir à des amis, que je pliais la feuille en deux et que je la prenais entre mes doigts afin de bien écraser les taches. Le dessin obtenu formait un aigle blessé » [1]. Les gens chez qui elle dîne ce soir-là, lui suggèrent de tester la méthode. Le petit souci du moment en Europe, c’est la première guerre mondiale qui a déjà fait son contingent de victimes et dont l’issue est incertaine. On demande aux taches ce qu’elles en pensent. Sur la feuille se dessine un glaive renversé, Luce Vidi en déduit la défaite de l’Allemagne.

Voilà pour l’anecdote édifiante sans laquelle un article sur la voyance n’aurait pas l’air complet.

Les mois suivants, Luce Vidi va laisser la chiromancie de côté pour s’atteler à développer et enrichir cette méthode consistant à faire des taches. A ce stade, les ouvrages qui relaient l’épopée ont tendance à transformer notre voyante en Indiana Jones de la divination, mais il faut dire qu’elle-même ne s’en prive pas : « je travaillais un peu à la manière des explorateurs qui organisent un point de refuge dans le désert et sont obligés de fabriquer eux-mêmes les matériaux qui constitueront les murs ».

Elle multiplie les expériences, prend des notes, collectionne les feuilles tachées, confronte ses prédictions au réel, plonge la tête dans des dictionnaires de symboles. En d’autres termes, elle s’applique à tester et codifier sa méthode.

Voilà une démarche a priori naturelle pour qui élabore du neuf. Sauf qu’en voyance, les choses ne fonctionnent pas ainsi, il y a certes des supports plus fonctionnels ou plus efficaces que d’autres, mais aucun ne s’évalue en termes de performances, a fortiori lorsqu’il implique une approche projective, c’est-à-dire reposant essentiellement sur le voyant. Pas de crash tests pour les boules de cristal, ni d’entretien d’embauche pour le marc de café… Mais notre voyante vient de la chiromancie, un art qui, comme l’astrologie se veut scientifique. Il faut donner dans l’expérimental pour avoir l’air sérieux. Plus que le souci d’efficacité de l’outil, on peut déceler un enjeu classique dans sa démarche: être crédible. Il faut travailler la technique au corps et crouler sous les dossiers de recherche pour atteindre une forme de recevabilité.

Sans quoi Luce Vidi aurait peut-être livré son procédé plus ou moins nature : faites des taches et interprétez-les, ce qui résume très correctement la méthode si l’on veut être honnête. Mais pour les lecteurs, faites des taches, ça aurait sans doute fait un peu court.

Dans les années 20, elle sort un ouvrage judicieusement intitulé : Les taches d’encre. On y trouve tout ce qu’il faut pour se lancer dans l’encromancie et même beaucoup de choses inutiles.

Outils & procédure

L'Encromancie 02Les articles ou ouvrages sur le sujet ont tendance à serrer de près les instructions fournies par Luce Vidi. Celle-ci ayant rêvé qu’elle faisait 13 taches, les manuels vous conseillent d’en faire 13 à votre tour, ou comme ça fait beaucoup d’encre, un nombre impair quoiqu’il arrive. Sans quoi, il est probable que le plafond décide de vous dégringoler sur la tête ou pire, que vous ne voyiez pas cet avenir dont on vous a promis le dévoilement… En réalité, est-il besoin de rappeler que ces préceptes sont de pures conventions, ou dans le meilleur des cas relèvent de la pragmatique – il vaut mieux faire comme ça, pourquoi ? parce que c’est plus pratique. Si le chiffre 13 avait sans doute une valeur symbolique pour Luce Vidi lorsqu’elle fit ce rêve, cela ne signifie pas qu’il en aura pour vous. Faites le nombre de taches qu’il vous plaira et ça fonctionnera aussi bien.

Revenons à nos taches. L’encromancie ne nécessite que peu de matériel :

Une plume – du papier – une question – de l’encre. La couleur de cette dernière sera différente selon vos questions ou votre sensibilité.

Jean-Luc Lanez, sur le site Approche humaine de la Cartomancie et de la Tarologie livre quelques conseils intéressants nés de sa pratique personnelle :

« Le papier : J’utilise une feuille de papier – sélectionné selon sa réaction après divers essais et j’ai trouvé que le papier recyclé était le plus avantageux. L’encre utilisée peut être celle d’un stylo plume. A l’usage, j’ai trouvé que l’aquarelle était moins périlleuse -car on nettoie plus facilement et on n’est donc pas obligé de repeindre le salon tous les 15 jours.

J’ai donc fait l’acquisition de petits flacons plastique d’aquarelle liquide que je débouche et retourne en projetant vers le papier sans presser le flacon. C’est l’impulsion en direction du papier, arrêtée brusquement, qui déclenche le départ de l’encre.

La couleur: J’ai d’abord travaillé avec une seule couleur, puis j’ai essayé des additifs type essence de térébenthine, puis des cartouches d’encre de couleur. Aujourd’hui j’utilise les 3 couleurs primaires de cette aquarelle liquide.

Le mélange accidentel crée les couleurs secondaires. En plus parfois, les 3 se mélangent et on a un brun presque noir. Du bleu, jaune et rouge découlent le vert, l’orange et le violet. Avec le brun noir et le blanc on a une palette complète » [2].

Les praticiens recommandent de commencer par écrire la question au dos de la feuille, ce qui a le double avantage de l’inscrire littéralement dans le tirage et d’orienter spatialement vos taches. Il est en effet important de lire votre production la tête en haut, autrement dit dans le sens où s’est inscrite l’intention.

Une fois que l’on aspergé la feuille d’encre, on peut la plier en deux ou en quatre selon l’inspiration. On écrase avec la paume de la main, on démoule et on interprète.

Pour cela, le produit de vos efforts peut être spatialisé. Il s’agit d’un contrat entre votre outil divinatoire et vous, ce qui laisse une marge de liberté, même si ces conventions doivent obéir à quelques lois simples :

Ne pas être trop contraignantes. Evitez de demander à votre pendule de faire trois saltos arrière pour répondre « oui » et n’exigez pas le graphisme d’un cheval au galop sur fond de coucher de soleil pour savoir si votre petit ami va revenir. La convention doit rester souple et cohérente. On ne peut pas forcer la prédiction ni faire plier l’outil.

Ne pas être contre intuitives. Un exemple : si vous vivez en Europe, l’écriture est vectorisée de gauche à droite. De là, la partie gauche aura tendance à représenter plutôt le passé et la droite l’avenir, le lieu vers lequel on se dirige. Si vous êtes natif d’Orient le sens pourra être inverse. Tout dépend de ce que votre esprit a enregistré comme étant une représentation « naturelle » du déroulement des choses.

Ne modifiez pas en cours de route votre question ou vos conventions mentales.

Si la convention fonctionne mal, au bout de quelques tentatives, changez-en tout simplement.

De façon traditionnelle, on considère que :

Le haut ou le côté droit aura tendance à parler de l’avenir, le milieu du présent, et le bas ou la gauche de la feuille, du passé.

… Ou encore qu’à gauche s’inscrivent les sentiments, désir pensées et à droite, les concrétisations dans le réel, l’avenir.

…. Mais on peut aussi décider que les points positifs seront situés en haut de page tandis que les points négatifs se regrouperont gentiment en bas de page.

Etc.

Voyance projective

Avant d’aller plus loin, j’ouvre une parenthèse pour préciser que j’emploie le terme projectif au sens large et non dans son acception psychologique gentiment théorisée par Freud. D’ailleurs, en matière de taches, la psychologie y est allée aussi de sa créativité. Deux mots donc du Rorschach pour éviter de se mélanger les encriers :

Le test de Rorschach a été élaboré par le psychiatre, Hermann Rorschach, en 1921. Il consiste en la présentation d’une série de planches ornées de taches symétriques à un sujet qui est invité à les commenter. Les choix du sujet, ses interprétations (ce qu’on appelle le « protocole ») sont analysés selon des «cotations» de façon à mettre en évidence sa structure psychologique (névrose, psychose, état limite), ses mécanismes de défenses et par là détecter d’éventuels troubles psychopathologiques. Bien que qualifié de « test de personnalité », le Rorschach est un outil élaboré pour faciliter le diagnostic dans le cas de suspicion de maladies mentales, c’est un dispositif clinique, et non un test susceptible de vous révéler si vous êtes plutôt plage ou montagne et quel serait le profil de votre femme idéale…

 L'encromancie 03

L’encromancie, comme la cristallomancie, peut se ranger dans les voyances dites projectives, celles où le praticien fait les trois quarts du boulot, le degré au-dessus étant la voyance pure, le saut sans élastique. Cette classification vaut ce qu’elle vaut, d’autant qu’il est tout à fait possible de pratiquer la voyance projective sur n’importe quel support, cependant certaines mancies favorisent particulièrement cette approche.

Voilà qui rend d’autant plus problématiques les tableaux proposant des verdicts préécrits généralement situés en fin de manuels sous forme de longues listes ‘si vous voyez ça, ça veut dire que…’ . Si vous avez déjà lu des articles sur ce site ou mon livre, vous savez déjà tout le bien que je pense de ces verdicts préécrits. Originellement, ceux-là sont le fait de voyants, et c’est le cas de Luce Vidi, qui ont remarqué que lorsqu’ils voyaient un goéland sur une patte occupé à manger des fraises des bois, leurs consultants avaient tendance à se marier dans les mois suivants. Certains ont donc couché par écrit leur propre code de façon à livrer quelques repères dans un art qui en comporte peu. Si la démarche est bienveillante, le problème est que le code élaboré par tel voyant fonctionne très bien… pour lui. Ce qui n’empêche pas les manuels d’élever en loi universelle les «si vous voyez un fromage qui danse, ça veut dire que… ».

Dans les cas où la voyance n’est pas uniquement projective car le support admet une part de convention (runes, oracles, géomantie, etc.), la présence de ces « codes » peut constituer une base interprétative utile à condition de se refuser à figer le système – tout est question de dosage. Mais ces mêmes codes ont tendance à être plutôt un handicap lorsque l’on utilise des supports qui appellent une démarche projective. Dans ce cas, partir du principe que ‘le fromage qui danse veut dire que vous allez déménager’, va faire écran entre vous et ce que les taches veulent réellement vous dire, jusqu’à fausser complètement les prédictions.

Ecoutons à nouveau Jean-Luc Lanez :

« La lecture de la tache : Je n’ouvre le papier qu’une fois l’encre sèche. La partie inférieure constitue le passé, la partie centrale le présent et le haut l’avenir (d’où l’importance de conserver le sens grâce à la question notée au verso de la feuille).

J’apporte de l’attention à la forme générale de la tache -empathie positive ou non. La forme et la couleur s’il y en a, participent au ressenti. L’éclatement, le dynamisme, les oppositions, tout cela parle.

Comme avec le tarot, vous pouvez avoir vos conventions sur les couleurs et les formes. Pour les détails, vous verrez apparaître des personnages, des animaux – oiseaux, papillons, crabes. Là aussi, vous pouvez interpréter avec des conventions, voire vous reporter au dictionnaire des symboles – mais surtout fonctionner au ressenti » [3].

Ce en quoi ce monsieur a absolument raison ; cette optique, « fonctionner au ressenti », est certainement la plus adéquate pour aborder la divination. Je vais donc reprendre partiellement la méthode développée dans mon ouvrage Initiation à la Voyance, de façon à vous proposer une façon d’aborder l’encromancie moins réductrice que les traditionnels tableaux de décodage du sens :

Une fois l’encre projetée, la feuille pliée, séchée, dépliée… respirez à fond et regardez le dessin. Quelle est votre première impression ? Pouvez-vous y associer un ou des mots ? Attention, il ne s’agit pas de jouer aux devinettes, l’image ne renferme pas une vérité cachée qu’il s’agirait de décrypter. Au contraire, laissez-vous porter par vos ressentis, comme vous le feriez en face d’un tableau ou en écoutant une musique, sans préjugé ni attente particulière. N’espérez pas non plus un message venant des étoiles ou du plafond, contentez-vous de regarder en laissant monter vos impressions. Elles seront souvent immédiates : tristesse, joie, plaisir, malaise, etc.

Si possible, efforcez-vous de mettre un ou des mots dessus, mais à ce stade, ne cherchez pas encore de cohérence ou de réponse à la question de voyance (il vaut d’ailleurs mieux la mettre temporairement entre parenthèses car vous risqueriez de fausser les choses en tirant dessus pour leur faire dire ce que vous désirez).

Prenez tout le temps nécessaire.

A présent, toujours en vous laissant porter par vos ressentis, vous allez porter votre regard vers un ou plusieurs détails du dessin, ceux qui attirent spontanément votre attention. Que vous montrent-ils ? Ces fragments peuvent être une couleur si vous mélangez les encres, une tache qui ressemble à ceci ou cela, une ligne abstraite…

Les dessins formés peuvent ressembler, à des visages, des animaux, une partie du corps, des objets, des paysages, etc. mais ce n’est pas une raison pour courir regarder dans le manuel « ce que ça veut dire ». Ces détails, couleurs, formes, devraient plutôt rapidement provoquer des associations, se transformer en idées ou en d’autres images. Essayez de procéder toujours par impressions et ne forcez pas. Ne vous concentrez pas non plus, ce n’est ni nécessaire ni souhaitable. L’interprétation dépendra toujours de votre vécu et de votre sensibilité personnelle.

Ressentis, impressions, puis idées et insights, voilà le fil qu’il faut attraper. Plusieurs niveaux de traductions sont en jeu: on voit des images, on ressent certaines choses qu’on traduit en bribes d’idées, etc. Mais tout cela vient assez naturellement.

Faites-vous confiance. Même si vos impressions sont fantaisistes ou surprenantes, ne les repoussez pas. Par contre, si cela vous tente, vous avez le droit de gribouiller sur les taches, isoler un détail d’un tour de stylo, retourner la feuille, sauter sur un pied, etc. Tout ce que vous voulez à partir du moment où votre attitude est dictée par votre intuition propre et non par des instructions extérieures.

Si les idées vous font défaut ou vous paraissent trop artificielles, revenez automatiquement au dessin dans son ensemble: quelle impression vous procure cette couleur, cette forme ?

Et si malgré tout, le dessin reste fermé, il se peut que ce ne soit pas le bon moment, ou que le blocage vienne du consultant ou de la question. Il peut être alors souhaitable de reformuler celle-ci, ou de recommencer plus tard, ou carrément de laisser tomber. Le trou noir arrive aux meilleurs d’entre nous.

Comme vous le voyez, les choses ont l’air simple, cependant vous risquez de vous heurter à trois types d’obstacles. Considérés de près, ils sont aussi ridiculement petits que difficiles à surmonter:

– La paresse : si cette méthode ne demande aucune concentration au sens strict, elle requiert un effort d’attention. Il est toujours facile de prétendre que l’on n’y arrive pas.

– L’impression de ne pas comprendre ce que l’on attend de vous, généralement liée à cette bonne vieille idée du « mais j’suis pas voyant, moi ! ». De là, découlent également de fausses attentes, notamment celle d’être submergé de visions ou de croire qu’on va se mettre à léviter au-dessus du bureau. Or, vous ne ressentirez ni ne vivrez rien de spectaculaire.

– Autre chausse-trappe : inventer à défaut de voir. C’est un indice de paresse ou la conséquence de la hâte. A vouloir voir à tout prix quelque chose, on essaie de remplir les vides en élucubrant.

Parfois, l’émotion est très précise mais difficile à traduire en mots. Ou encore ce que vous ressentez sera contradictoire ou ambigu. Il faut arriver à l’accepter. De même que les erreurs. Vous en ferez et c’est normal. Les situations humaines ne sont jamais simples et aucun voyant sur terre n’est infaillible.

Un exemple d’exégèse est donné sur le site Esomania 2005. Il me semble rendre assez bien compte du cheminement mental, des associations, que l’on peut suivre pour décrypter le message d’une tache d’encre [j’ai effectué quelques coupes dans le texte] :

eso_encromancie03

« L’ensemble ne fait-il pas penser à un visage humain? Tout en haut, les sourcils plus bas les yeux (petits et bridés), les oreilles (suggérées par les deux taches symétriques aux extrémités de la partie centrale du dessin), puis le nez et les lèvres (représentés par les dix petits traits parallèles, en dessous des « yeux »), tout y est.

Les taches d’envergure relativement importante qui constituent la partie inférieure du dessin donnent l’impression d’être des favoris, précisant ainsi que nous sommes en présence d’un « portrait » masculin. Etant bridés, les yeux nous parlent de l’Extrême-Orient, c’est là la particularité primordiale du dessin, la particularité qui nous permet de formuler une première prévision.

Nous pouvons déduire qu’un événement capital va se produire, un événement où un homme va jouer un rôle prédominant… Il faut préciser ici que finalement l’homme annoncé pourrait ne pas être asiatique mais tout simplement étranger.

S’impose, avant tout, la certitude d’un fait à venir qui serait en rapport avec une personne venant d’un pays (relativement) lointain.

Voyons, à présent, les dessins séparément. Le premier (les « sourcils ») évoque un paysage, deux montagnes juxtaposées et séparées par une vallée. Nous pouvons y voir une illustration divinatoire du passé (partie de gauche), du présent (partie centrale) et du futur (partie de droite).

La montagne (hauteur, roc …) de gauche évoque une situation privilégiée et solide que nous avons eue, la vallée la période difficile traversée actuellement, la montagne de droite l’atteinte d’une nouvelle situation économiquement favorable.

Les «yeux» ressemblent à des nuages. Leur grandeur nullement excessive fait songer à des soucis (nuage = souci) de nature passagère, tandis que leur position (en dessous de la «vallée») précise que ces soucis se produisent au cours de la période qui précède l’évolution positive à venir, donc dans un passé récent et dans un proche avenir.

Les «oreilles» font penser, à leur tour, à des nuages, autrement dit à des soucis. Leur position nous permet de les situer, respectivement, dans un passé et un futur lointain. Les dix dessins symétriques qui convergent au milieu (« nez » et « bouche ») peuvent signifier, dans l’ordre, de haut en bas :

1) des dangers (les quatre petits traits parallèles ressemblent à des serpents) qui s’éloignent de nous;

2) deux trahisons importantes dans un passé récent et dans un proche avenir (les deux dessins situés aux extrémités ressemblent à des poignards);

3) une liberté acquise et conservée (les deux dessins inférieurs de la partie centrale ressemblent à des oiseaux qui volent vers nous, ce « nous » étant symbolisé par le pli de la feuille de papier).

Pour terminer, il nous reste l’interprétation des deux figures majeures qui se trouvent dans la partie inférieure du dessin encromantique. Ils paraissent représenter des femmes (sans tête). Nous pouvons y voir les symboles de l’entente sexuelle totale (l’absence de la tête démontre que cette entente est uniquement corporelle) et conclure que nous allons rencontrer, dans un avenir relativement lointain, un partenaire physique tout aussi valable que le fut celui fréquenté il y a bien des années… et dont le souvenir nous hante encore. » [4].

Melmothia 2007

*

[1] Le livre d’or de la voyance de Madame de Thèbes à Yaguel Didier, Simone De Tervagne, Editions Garancière, 1986 p. 65

[2] & [3] « Les taches d’encre : Méthode » par Jean-Luc Lanez, sur le site Approche humaine de la Cartomancie et de la Tarologie.

[4] Article « L’encromancie » sur le site Esomania 2005.

Commentaires 1

  • Bonjour,
    Pouvons nous correspondre ? Si vous pouvez me donner une adresse mail je vous ferai passer des taches nouvelles, une autre façon de faire, qui donne des résultats spectaculaires, il est vrai plus sur le plan esthétique que divinatoire, puis que cette finalité – qui n’est pas écartée, n’est pas spécialement recherchée.
    Bien Cordialement,
    Jean Luc

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.